GAZA
Pour tout l'or du monde
Je ne ferai plus mes
valises
Je ne bougerai plus
d'ici
Que mon toit s'effondre
Et que mes tempes se
grisent
Je ne bougerai plus
d'ici
Peu m'importe les
terres promises
Trop de dieux les
épuisent
Trop de sang les
baptisent
Nos charrues arrachent à
la roche
La pierre qu'on décoche
Et ce qui germe a peu
de force
Pas assez de sève pour
l'écorce
Le canon de l'arme
Fouille mon panier
d'oranges
Ici, on a l'habitude
J'attends le sésame
Pour passer la ligne
blanche
Ici, on a l'habitude
De l'autre bord on voit
le port
Les bateaux aux joues
vides
Et les cales arides
Où des machineries
serviles
Déplacent des barils
Il manque l'Homme, il
manque l'Or
Notre vieille mer n'est
qu'un décor
Ne m'écoutes pas mon
fils
Ferme tes yeux
Ne m'écoutes pas mon
cœur
Collé contre ma
chemise
Qui peut un jour
oublier ces heures ?
Quand vos dix petits
doigts tissent
Dans nos cheveux
Des nœuds qui jamais
ne meurent
Même au bord du
précipice
Qui peut un jour
oublier ces heures ?
Pour tout l'or du monde
Je ne ferai plus mes
valises
Je ne bougerai plus
d'ici
Que mon toit s'effondre
Et que mes tempes se
grisent
Je ne bougerai plus
d'ici
Pour que les Dieux qui
agonisent
épargnent nos agneaux
jetés en sacrifice
Pour que l'eau de mon
sein
Rendent un jour les
pierres fertiles
Et que l'écume et les
embruns
rendent le courage à
nos marins
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