dimanche 23 octobre 2016

GAZA

GAZA


Pour tout l'or du monde
Je ne ferai plus mes valises
Je ne bougerai plus d'ici
Que mon toit s'effondre
Et que mes tempes se grisent
Je ne bougerai plus d'ici


Peu m'importe les terres promises
Trop de dieux les épuisent
Trop de sang les baptisent
Nos charrues arrachent à la roche
La pierre qu'on décoche
Et ce qui germe a peu de force
Pas assez de sève pour l'écorce

Le canon de l'arme
Fouille mon panier d'oranges
Ici, on a l'habitude
J'attends le sésame
Pour passer la ligne blanche
Ici, on a l'habitude
De l'autre bord on voit le port
Les bateaux aux joues vides
Et les cales arides
Où des machineries serviles
Déplacent des barils
Il manque l'Homme, il manque l'Or
Notre vieille mer n'est qu'un décor

Ne m'écoutes pas mon fils
Ferme tes yeux
Ne m'écoutes pas mon cœur
Collé contre ma chemise
Qui peut un jour oublier ces heures ?
Quand vos dix petits doigts tissent
Dans nos cheveux
Des nœuds qui jamais ne meurent
Même au bord du précipice
Qui peut un jour oublier ces heures ?

Pour tout l'or du monde
Je ne ferai plus mes valises
Je ne bougerai plus d'ici
Que mon toit s'effondre
Et que mes tempes se grisent
Je ne bougerai plus d'ici
Pour que les Dieux qui agonisent
épargnent nos agneaux
jetés en sacrifice
Pour que l'eau de mon sein
Rendent un jour les pierres fertiles
Et que l'écume et les embruns
rendent le courage à nos marins


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