LE
DIABLE ET LA COCCINELLE
Je
plumais les ailes d’un ange
Quand
il est apparu sur le balcon
Il
a soulevé sa frange
Il
n’a même pas demandé pardon
S’il
vous plaît, je suis malade
J’ai
des cornes qui poussent sur le front
Auriez-vous
quelques pommades
Ou
au pire, un soda-Picon ?
Vous
effrayez mon iguane
Lui
répondis-je sans monter le ton
Si
vous Tarzan, moi pas Jeanne
Je
ne marche pas aux apparitions
Et
j’allais passer à table
Je
finis de farcir un Eloim
Vous
seriez assez aimable
De
ne pas gâcher mon régime
Dessin de Polly Nor |
Moi,
je n’attendais rien du ciel
Ils
m’avaient rayée de leur clientèle
Écrasée la coccinelle
Plus
dans les papiers du Père Éternel
Je
comptais pour des prunelles
Puis
il a lâché son crâne
En
un geste il avait tourné la page
Il
a calmé mon iguane
On
s’est assis à côté du chauffage
Vous
avez une belle âme
Que
je sois damné si jamais je mens
Aussi
voulez-vous madame
Me
la confier pour un moment
J’en
ai connu des pirates
Des
voleurs de cœur, des jeteurs de sort
Mais
aucun n’avait son charme
Aucun
n’avait eu le regard si fort
Nous
sommes passés à table
Nous
avons croqué dans le blanc de l’ange
Depuis
j’ai jeté au diable
Mon
ennui et mes longs dimanches
Moi
qui n’espérais rien du ciel
Je
me rafraîchis aux flammes éternelles
Mon
amour de coccinelle
Ne
bat plus de l’aile et je me sens belle
Dans
le feu de ses prunelles
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